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16 juin 2007 6 16 /06 /juin /2007 02:21
Il y a une façon simple de vous pitcher le cas François Ferracci.

François, c'est l'image.
Sous toutes ses formes.

Un rapide coup d'oeil à son site vous convaincra que ce lascar là sait à peu près tout faire, du mate painting au composing, de la réalisation au story-board amoureusement - et remarquablement - crayonné dans les petits carnets qu'il trimballe toujours sur lui, en passant par le dessin pur.

Nous avons été mis en relation par des connaissances communes, rien moins que le patronnage de Matz et Chauzy. Cela commençait sous les meilleurs auspices (j'ai un doute affreux: un ou une auspice? Promis, je vérifierai, là il est un peu tard) et nous avons embrayé dérechef sur un projet de bande dessinée, un petit polar discrètement politique, une histoire de vengeance d'un flic sur fond de montée d'un groupe extrémiste light, avec des émeutes dans les banlieues. C'était en 2002. A l'époque, on nous a gentiment remis à notre place, en nous expliquant que c'était teeellement années 80, et pas très sexy.

Un quinquénat plus tard, je me mords encore les doigts de ne pas avoir poussé François à perséverer sur ce projet, qui avait rien moins qu'un côté prophétique. Mais à l'époque, notre entousiasme fut rapidement douché par une entrevue éclair chez un éditeur et nous décidâmes de laisser tomber la BD. François était de toute façon bien trop accaparé par ses projets de réalisation. Pour se faire pardonner - s'il en eut jamais été besoin vu que je lui passe tout - François me dégotta un dessinateur de ses amis et collègues, un dénommé Fabien Rondet...

Depuis ce temps, nous nous sommes promis de monter un projet ensemble, et nous travaillons actuellement sur un court métrage, dont la première mouture du traitement a été jugée un peu trop compliquée à financer. (Le saviez-vous: les scènes de fusillade coûtent une petite fortune. Forcément, quand comme moi, vous mesurez la réussite d'une de ces scènes à la quantité astronomique de munitions dépensée, cela peut poser un problème) Du coup, nous sommes repartis en écriture, et comme de bien entendu, je suis copieusement à la bourre sur ce projet.

François, c'est promis, je vais te le pondre ce script. Juré.

J'ai toujours connu François complètement débordé, toujours entre une salle de montage, un banc de post-prod, et des kilomètres de story-boards et de croquis dépassant de ses poches. Il aligne les contrats en freelance, et jongle en plus avec ses différents court-métrages. En plus de cela, il est professeur de perspective au cours préparatoire de l'Atelier de Sèvres.

Du coup, je n'ai toujours pas bien compris quand il dort, voire si il dort parfois.

J'ai toujours eu une grande admiration pour François, à la fois pour son parcours - à 28 ans, il a déjà plus de 10 ans d'une expérience fournie derrière lui- et pour ce sens de la ressource et de la débrouille, qui lui fait surmonter des obstacles qui m'apparaissent à chaque fois insurmontables. Pour quelqu'un comme moi au sens pratique extrèmement limité, c'est fascinant. En plus de cela, il a du talent à revendre, le bougre, et un entousiasme communicatif, qui vous fait abandonner toute réticence éventuelle. Avant même d'avoir compris ce qui vous arrive, vous voilà embarqué, et ravi de souquer ferme à ses côté.

J'ignore complètement si nous allons réussir dans notre entreprise - la chose importe et pas qu'un peu! Le but étant de le tourner, ce court de nos rêves qui remettra enfin du piment dans la production cinématographique française - mais rien que l'aventure est réjouissante. Travailler sur ce projet, itérer, réitérer, tout cela me donne un aperçu de ce que je veux réellement faire. Et me conforte dans la voie que j'ai choisie.

De plus, François est un réalisateur qui, s'il s'intéresse évidemment de très près au scénario, n'est ni dirigiste - il ne tente jamais d'imposer sa vision par procuration dans le script, chose trop courante en France, fruit de la conception du réalisateur/auteur - ni cynique - il accueille toutes les idées avec la même curiosité, la même bienveillance, même si bien sûr nous faisons le tri au fur et à mesure.

Il a cette capacité à vous galvaniser, à vous faire sortir des choses dont vous ne pensiez pas qu'elles existaient. Il ne le fait pas tout seul, et la synérgie, l'échange durant les sessions de travail, font que j'apporte également beaucoup de choses de mon propre chef, c'est même la raison d'être de mon métier. Mais François a ce sens de l'écoute, cette capacité à rebondir immédiatement et à m'entraîner sur des chemins dont je ne pensais pas que je voudrais les arpenter un jour. C'est assez rare, cet intérêt réel pour ce que les autres ont  à apporter, ce sens du partage.

Rien que de vous dire tout ceci me donne encore plus hâte de voir ce qu'il va faire de cette histoire, comment il va la traduire en images. Et pour cela, il faut que je joue ma part, donc que je retourne au charbon.

On va le faire ce film, François.
Et ce sera un putain de petit chef d'oeuvre, je te fais entièrement confiance là dessus.
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